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Page:Gozlan - Les martyrs inconnus, 1866.djvu/138

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cause réelle, la seule cause ; elle était, il est vrai, aussi la seule digue placée entre eux ; l’un et l’autre orage s’amassaient, grondaient et écumaient à ses pieds. Qu’elle se fût éloignée, et la tempête éclatait sans obstacle. Ce tiraillement, cette peur de rester, ce désir de ne pas les laisser ensemble l’étouffaient de leur double pression. Quel dénoûment ne se peignait-elle pas ensuite ! Quel serait ce dénoûment ?

— J’ai fini par penser, continua l’imperturbable Fabry, ne vous voyant pas à votre soirée, que vous étiez indisposé.

— Si je pouvais détourner la conversation, se dit Valentine.

— Plusieurs personnes, — c’est toujours Fabry qui parlait, — que j’ai déjà vues ce matin au Tattersall, et qui figuraient à votre belle soirée, ont fait la même réflexion que moi.

Valentine crut avoir découvert ce moyen de courber la conversation et de la lancer dans un autre rayon.

— Ah ! dit-elle, vous venez du Tattersall, monsieur de Fabry ?

— Oui, madame.