Aller au contenu

Page:Gozlan - Les martyrs inconnus, 1866.djvu/139

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

— C’est très-curieux à visiter ?

— Mais oui, madame.

— Très-original à connaître, n’est-ce pas, monsieur de Fabry ?

— Sans doute.

— Tout le monde en parle ; je voudrais bien savoir…

— Je vous dirai ce que j’en sais.

— Vous serez bien bon.

— C’est le rendez-vous officiel des célébrités du sport ; le marché aux chevaux élevé à la hauteur du siècle. C’est là que les nouveaux riches vont acheter les équipages des nouveaux ruinés, ou bien vendre ceux qu’ils avaient la veille parce qu’ils se trouvent tout à coup plus riches encore le lendemain. C’est la bourse des fortunes qui montent au grand trot, et le mont-de-piété de celles qui descendent à fond de train ; le thermomètre des positions sociales qui sont à zéro à pied ou à vingt degrés en voiture. Voilà, madame, ce que c’est que le Tattersall.

— C’est une création fort originale dans les mœurs parisiennes.

— Fort utile surtout, ajouta Blancastel après Valentine, pour ne pas se laisser découvrir dans une conver-