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Page:Gozlan - Les martyrs inconnus, 1866.djvu/172

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— C’est juste, dit-il, je ne suis plus chez moi… On a de ces oublis !… oublis étranges… bien naturels au fond… Non, je ne suis plus chez moi !

Valentine avait vivement sonné, et Gabriel avait paru.

Georges l’interpella aussitôt de cette manière :

— Sur la somme que je te remis, il y a quelques mois, je te pris dix mille francs ; il doit te rester trente-cinq mille francs, remets-les-moi.

Le zouave fut si interdit de cette demande, à laquelle il s’attendait si peu, qu’il ne sut s’il prendrait le pas ordinaire ou le pas gymnastique pour répondre. Il se lissa la moustache.

— Tu m’entends, Gabriel ?

— Comme si nous étions en rase campagne, mon capitaine.

— Eh bien alors… remets-moi vite !…

— Oui, en effet… il me restait trente-cinq mille francs.

— Donne ! donne !

— C’est que… mon capitaine…