— Vous allez vous fatiguer, Valentin.
— Belle recommandation !
— Prenez-lui la main, Gabriel.
— Si vous croyez, madame, que c’est facile…
— Ne le laissez pas marcher ainsi au bord de la berge. Ah ! mon Dieu ! il va glisser… — Vous allez rentrer tout de suite ! — Eh bien, non, Valentin ! Mais je vous en prie, mon chéri, ne me faites pas toutes ces frayeurs-là. Oui, envoyez-moi beaucoup de baisers !
— Câlin ! murmura Gabriel.
Valentine envoyait aussi à l’enfant, pour le punir de ces imprudences et de ces désobéissances, des poignées de baisers.
Elle s’arrêta ensuite à quelques pas du chalet pour prêter l’oreille à un chant qui passait par-dessus les arbres en venant du côté de la rivière, et dont voici à peu près les paroles :
Vierge des eaux, entends notre prière,
Conduis nos bras, bénis nos avirons ;
Si notre barque arrive la première,
C’est nous qui te bénirons.