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Page:Gozlan - Les martyrs inconnus, 1866.djvu/197

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leurs, il m’a assuré qu’il resterait à Paris. Je suis heureuse quand il vient, mais bien plus calme quand il ne vient pas… Ah ! pourquoi ne m’a-t-il pas oubliée dans l’obscurité de cette retraite ? Chaque fois qu’il vient, je le supplie de renoncer à me voir ; je lui montre tous les dangers de ces visites, que sa femme ne doit pas ignorer. Le silence profond qu’elle garde depuis un mois qu’elle est à Bruxelles est plein d’orages. Il se médite contre Georges des résolutions qu’il aurait empêché de prendre s’il eût voulu m’écouter. Mais Georges…

Valentine crut avoir entendu retentir la sonnette de la petite barrière de bois placée au bord de l’eau.

— Je n’attends personne… Est-ce que Georges, malgré sa promesse ?… Qui peut donc venir ? — M. de Fabry !

Pendant quelques secondes, Valentine resta muette devant la présence du visiteur qu’elle était si loin d’attendre.

Il ne lui vint aucune parole, même de politesse banale.

Fabry mit un terme à cet embarras où dominait la crainte la plus accusée :

— Enfin, madame, je vous trouve, dit M. de Fabry.