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Page:Gozlan - Les martyrs inconnus, 1866.djvu/206

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chaîne des temps, ce nœud formé de votre vie et de la mienne, cet enfant… nous n’aurons jamais le courage de rompre avec un passé…

— Mais je ne prétends pas imposer ce passé à madame de Blancastel ?

— Non ; mais vous lui donnez sans cesse le pénible spectacle de votre retour vers ce passé, puisque vous en faites l’occupation, le charme et le bonheur de votre existence. Elle en souffre pour elle, pour les siens, pour le monde, pour ses droits, pour son orgueil, pour son amour aussi, pour son amour surtout ! C’est pour faire cesser ce perpétuel outrage qu’elle a couru raffermir ses droits auprès de sa famille !

— Un outrage ! Vous êtes bien sévère pour vous et pour moi, Valentine.

— Je ne l’ai pas encore été assez, mon ami. Je vais l’être aujourd’hui. Georges, il le faut : vous allez me promettre, vous allez me jurer de ne plus venir ici qu’à de longs intervalles, quand vous voudrez voir votre fils, quand vous voudrez l’embrasser ; — ou bien, je le jure à mon tour, vous ne me verrez plus.

La résolution si nettement exprimée de Valentine rendit plus aisée à déclarer celle que Georges apportait avec