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Page:Gozlan - Les martyrs inconnus, 1866.djvu/217

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Adrianoff s’éloigna.

Un long moment de silence fut observé par les trois personnages demeurés ensemble après la sortie de l’excellent Adrianoff, qui ne prévoyait pas, il s’en faut du tout, la singulière importance du rôle qu’il allait jouer au dernier tiers de ce drame du grand monde.

Hélène entra courageusement la première dans le rude sentier de la conversation destinée à mettre une suprême et dernière fois en rapport Valentine, Georges de Blancastel et elle.

— J’ai pris avec vous et avec moi, dit-elle, l’engagement d’en finir avec une situation aussi fausse que douloureuse. Trois partis se présentaient à moi : le premier, de subir en silence un autre ménage à côté du mien, au-dessus du mien, car il a pour lui le prestige d’un enfant ; et cet enfant attirera toujours, comme un irrésistible aimant, le père et la mère autour de lui.

— C’est vrai, pensa Valentine dans le sanctuaire de sa plus pieuse conviction.

Hélène continua :

— Je ne me suis pas senti cette force-là. Le second moyen était de demander bruyamment aux tribunaux de la France, une séparation de corps, qu’ils ne m’auraient