pas refusée ; je ne l’ai pas voulu : c’est là une de ces demi-victoires qui ne profitent qu’au scandale. Je suis allée demander directement aux tribunaux de mon pays, à Bruxelles, où M. de Blancastel et moi avons été mariés, le bénéfice d’une loi que la Belgique a empruntée à la France et que la France a effacée de son code.
Hélène parut, à cet endroit de l’entretien, si considérablement émue de ce qu’elle avait déjà dit et sans doute de ce qui lui restait à dire, qu’elle pria Valentine et Georges de lui accorder quelques instants de suspension.
Quand elle se sentit assez forte pour reprendre, elle s’exprima ainsi :
— J’ai présenté à la cour suprême de Belgique une demande en divorce.
Ce cri intérieur éclata dans la poitrine haletante de Valentine :
— Que dit-elle ?… mais que dit-elle ?
— La cour a écouté ma plainte ; elle a accueilli ma demande. Mais, comme elle n’y fera droit qu’après avoir entendu les objections que peut y opposer M. de Blancastel, elle attend, dans un délai déterminé, que M. de Blancastel les ait faites, pour prononcer son jugement,