comme un chou, un navet et une betterave. » — Est-il gentil ! — « Si on me laisse toujours ici avec eux, qu’il a dit ensuite, je deviendrai aussi un légume. »
— Cher enfant !
— Mais oui, il a trouvé ça tout seul.
Heureux de là diversion qu’il avait produite dans l’esprit de son capitaine, Gabriel se disposa à sortir du salon. Mais, après avoir fait quelques pas vers la porte, il revint en dégageant de sa poche une lettre qu’il tendit à M. de Blancastel.
— On a apporté pour vous cette lettre dans la soirée : comme vous n’avez pas dîné ici, je n’ai pas pu…
— Donne…
Gabriel remit la lettre et se retira.
Il était à peine dans l’escalier que le marquis, retombant de tout son poids sur ses pensées, donna un libre cours à la mauvaise humeur qu’il avait apportée chez lui et qu’il n’avait pas quittée avec son manteau.
— Décidément, se dit-il pour soulager sa poitrine de toutes les émotions désagréables d’une nuit accablante, décidément la fortune est acharnée contre moi. Elle y met de la rage. Encore vingt mille francs perdus cette nuit ! Depuis six mois, je perds constamment, c’est trop ! Je