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Page:Gozlan - Les martyrs inconnus, 1866.djvu/241

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exécuté sa volonté si combattue. Elle s’élança dans la direction qu’il avait prise, en criant :

— Mon fils ! mon fils ! ma vie ! Ah ! c’est impossible ! je ne veux pas, je ne veux plus !

Elle était folle. Elle courut après Adrianoff.

À ce moment, le chant entendu dans la matinée se fit encore entendre dans la brume du soir, doucement propagé par les échos de la campagne :


Vierge des eaux, entends notre prière,
Conduis nos bras, bénis nos avirons ;
Si notre barque arrive la première,
C’est nous qui te bénirons.


Le chœur finissait quand Hélène revint, ainsi qu’elle l’avait promis, pour connaître la décision suprême de Valentine, celle qui devait tout dénouer, tout conclure dans ce drame si fatalement enchaîné.

— Quel silence ! dit-elle en marchant dans la demi-obscurité du bosquet de verdure où elle avait laissé Valentine et Adrianoff ; personne ! quel silence ! quelle solitude ! j’ai peur ! Valentine nous a dit pourtant que c’est ici que nous la retrouverions… Ah ! l’on vient.

Georges et Fabry, Fabry le bras en écharpe, tous deux