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Page:Gozlan - Les martyrs inconnus, 1866.djvu/275

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— Je ne l’accepte plus ; vous la regrettez trop.

— Je fais si peu de cas de tout cela, s’écria Vaudreuse, que je suis tenté de jeter cette montre par la croisée !

Ambroisine ne s’étant pas opposée au mouvement de Vaudreuse, celui-ci tint, par point d’honneur, à réaliser sa menace. Il ouvrit la croisée et lança la montre dans la rue.

Loin de manifester de la surprise, Ambroisine prit la chaîne et la jeta tranquillement par la fenêtre. — Ainsi, dit-elle, si la même personne trouve les deux objets, la montre lui dira l’heure à laquelle elle a ramassé la chaîne.

— J’espère, dit Vaudreuse après quelques minutes données à concentrer sa colère, j’espère que nous n’aurons pas de dispute pour le partage des tableaux qui sont ici, à moins que vous n’ayez l’intention de mettre les passants dans leurs meubles.

— Je ne serais pas fâchée, j’en conviens, répondit Ambroisine, de ne pas me séparer de deux ou trois paysages que je m’étais habituée à regarder comme étant à moi.

— Prenez, Ambroisine, choisissez.

— Julie, dit Ambroisine à sa femme de chambre, décrochez ces deux tableaux, et posez-les soigneusement sur les cartons.

— Quoi ! s’écria Vaudreuse, vous m’emportez cette vue de l’Auvergne !