Page:Gozlan - Les martyrs inconnus, 1866.djvu/29

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ne pas lui envoyer les pièces judiciaires qui vous sont adressées par vos créanciers.

Georges se leva et frappa de ses deux poings fermés sur le marbre de la cheminée, qu’il faillit desceller.

— Mais ces pièces honteuses…

— Vous savez, mon cher Georges, que vous avez ordonné au concierge de l’hôtel de brûler toutes celles qui lui seraient remises, ne voulant pas, avez-vous dit, que votre porte fût souillée par ces sortes de communications.

Toujours sous la même impression de fierté et sans desserrer les poings, Georges dit à Valentine, décidée à poursuivre jusqu’au bout une confidence devenue indispensable et trop longtemps, peut-être, retardée :

— Et je persiste dans ma défense !

— Cependant la raison que donne M. Durosoy me semble…

— Allez donc faire savoir aux autres locataires de l’hôtel, qui peuvent en passant jeter les yeux sur ces infâmes papiers timbrés, qu’on a des procès, qu’on a des dettes… qu’on a… Jamais de ces choses-là chez moi !

— Voyant pourtant l’embarras où était M. Durosoy, j’ai cru devoir lui dire que je vous savais en portefeuille quatre cent mille francs d’actions de chemins de fer.