Page:Gozlan - Les martyrs inconnus, 1866.djvu/62

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

— Il touchait du piano.

— C’est différent… oh ! c’est différent !

— Et il en touchait bien peut-être ?

— Admirablement ! comme tous les enfants.

— Approuvé ! Adrianoff, approuvé !

— Mais, poursuivit Adrianoff, Paris, la ville où l’on trouve tout, ne me laissera pas longtemps chercher, et vous comprenez que je serais bien malheureux, si au milieu d’un bal où seront réunis deux ou trois cents enfants, je ne mettais pas la main sur celui que je poursuis pour faire son bonheur.

— Toutefois, dit Duportail, s’il n’est pas costumé en Turc.

— S’il n’est pas costumé en Turc, affirma avec une insistance un peu piquée Adrianoff, oui, s’il n’est pas costumé en Turc, savez-vous pourquoi ?

— Du diable si aucun de nous tenterait de le deviner !

— Sachez donc pourquoi. J’ai déjà donné deux bals d’enfants ; l’un à Vienne, l’autre à Florence. Eh bien, il me fut impossible de faire un choix parmi tous ces enfants, par la raison qu’il n’y avait aucune différence entre eux. Tous étaient venus costumés en Turcs.