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Page:Gozlan - Les martyrs inconnus, 1866.djvu/82

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pas, il vit dans une fièvre continuelle. Georges cherche à s’échapper, à s’étourdir.

— Georges, madame, sans avoir la conscience exacte de sa position, en a le triste pressentiment.

Étonnée de la hardiesse de ces paroles, quoique, comme elle venait de le dire elle-même, Fabry fût un des intimes amis de Blancastel, Valentine fit cette réponse, dont les expressions restaient fort au-dessous de l’accent qui les accompagnait :

— Sa fortune sans doute est un peu aventurée, un peu compromise ; mais…

— Ne nous dissimulons pas sa situation, madame, nous qui voudrions l’en arracher : Georges est ruiné.

— Mais, monsieur…

— Georges est perdu ! Voilà, madame, ce que j’avais à vous dire au moment où vous allez lier votre sort au sien.

— Perdu ! répéta sourdement Valentine après la consternation d’un intervalle silencieux que respecta le vicomte de Fabry ; perdu ! Sans nier absolument vos paroles, je crois, monsieur de Fabry, que vous oubliez trop en ce moment que M. de Blancastel possède encore une