Page:Gozlan - Les martyrs inconnus, 1866.djvu/81

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— Non ! Georges était trop ému pour qu’il ne se soit rien passé de grave dans ce salon. Je n’ai pas voulu interroger Gabriel ; il craint trop, en me parlant de son maître, de me faire de la peine. M. de Fabry, qui n’a pas les mêmes scrupules, me dira sans doute…

Le vicomte de Fabry entra dans la salle à manger.

— Oui, madame, j’ai à vous parler de Georges, commença-t-il par dire du ton résolu d’un homme décidé à mettre le pied dans une explication décisive.

— Avant toutes choses, interrompit Valentine, dites-moi, je vous prie, monsieur de Fabry, quel motif l’a fait venir tantôt ici dans une agitation dont il ne m’a pas été possible de deviner la cause ?

— Georges nous a quittés, je crois, un instant pour aller prendre dans son secrétaire quelques milliers de francs qu’il a perdus avec moi.

— Ah ! c’est pour cela ?…

— Oui, madame ; mais je n’ai pas remarqué chez lui, quand il est venu nous retrouver, ce trouble si grand qui vous a frappée.

— Tant mieux ! mon inquiétude m’aura fait exagérer l’animation que j’ai cru voir sur son visage. C’est que, depuis quelque temps, et vous, son ami, vous ne l’ignorez