Page:Gréard - L’Éducation des femmes par les femmes, Hachette, 1889.djvu/200

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et délicate comme celle de Fénelon ; Saint-Simon l’admire sans réserve. Quelque effort qu’elle eût fait pour s’imposer à elle et à Saint-Cyr toutes les formes d’austérité, elle n’a jamais pu se défaire du goût de ce que son siècle avait produit autour d’elle de plus noble et de plus achevé. Le premier jour de la représentation l’Athalie, elle avait senti avant tout le monde que c’était le chef-d’œuvre de Racine, et quelques années après la réforme de 1692 elle avait fait elle-même rentrer Esther à Saint-Cyr, « les demoiselles ne pouvant apprendre rien de plus beau. » Cette exactitude et cette finesse de sens littéraire, jointes à la sûreté et à la profondeur du sens pédagogique, impriment à tout ce qu’elle a écrit sur la direction des jeunes filles un caractère particulier d’efficacité ; on peut discuter ses vues : on ne peut méconnaître son autorité en matière d’éducation ; elle est de la race de Boileau : en mal parler porte malheur.