Page:Grégoire - De la littérature des nègres.djvu/109

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féreroit des Nègres. Pour rehausser l’éloge de ceux-ci, il alloit prendre dans l’Helvétie le point de comparaison qui étoit à ses yeux le plus honorable. Parmi les traits de bravoure qu’a recueillis le P. Labat, un des plus signalés arriva lors du siége de Carthagène : toutes les troupes de ligne avoient été repoussées à l’attaque du fort de la Bocachique ; les Nègres, amenés de Saint-Domingue, l’assaillirent avec une impétuosité qui força les assiégés à se rendre[1].

En 1703, les Noirs prirent les armes pour la défense de la Guadeloupe, et firent plus que le reste des troupes françaises. Dans le même temps ils défendirent la Martinique, contre les Anglais[2]. On se rappelle la conduite honorable des Nègres et des sang-mêlés, au siége de Savannah, à la prise de Pensacola. Pendant notre révolution, incorporés aux troupes françaises, ils en ont partagé les dangers et la gloire.

  1. Labat, t. IV, p. 184.
  2. V. Le Mémoire pour le nommé Roc, Nègre, contre le sieur Poupet, par Poncet de la Grave, Henrion de Pancey et de Foisi, in-8o, Paris 1770, p. 14.