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duites en cendres ; une de ses mains se dégage, parce que le brasier avoit consumé les liens qui l’attachoient ; de cette main il saisit un tison, et le lance au visage de l’exécuteur[1].

Au dix-septième siècle, et lorsque la Jamaïque étoit encore soumise aux Espagnols, une partie des esclaves avoient reconquis leur indépendance, sous la conduite de Jean de Bolas. Leur nombre s’accrut, et ils devinrent formidables, quand ils eurent élu pour chef Cudjoe, dont le portrait est inséré dans l’ouvrage de Dallas. Cudjoe, également valeureux, habile et entreprenant, établit, en 1730, une confédération entre toutes les peuplades de Marrons, fit trembler les Anglais, et les réduisit à faire un traité, par lequel reconnoissant la liberté de ces Noirs, ils leur cèdent à perpétuité une portion du territoire de la Jamaïque[2].

L’historien portugais Barros dit, quelque part, que même aux soldats suisses, il pré-

  1. V. Bryant-Edwards, Hist. des Indes occidentales ; et Bibliothèque britannique, t. XIX, p. 495 et suiv.
  2. V. Dallas, t. I, p. 25, 46, 60, etc.