Page:Grégoire - De la littérature des nègres.djvu/114

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tre de la distinction entre le lieu du supplice des Mulâtres et celui des Blancs. Dans un rapport où ces faits sont discutés avec impartialité, après avoir justifié Ogé, Garran conclut par ces mots : « On ne pourra refuser des larmes à sa cendre, en abandonnant ses bourreaux au jugement de l’histoire[1] ».

Il étoit homme de couleur ce Saint-George qu’on appeloit le Voltaire de l’équitation, de l’escrime, de la musique instrumentale. Reconnu pour le premier entre les amateurs, on le plaçoit dans le second ou le troisième rang parmi les compositeurs ; quelques concertos de sa façon sont encore estimés. Quoiqu’il fût le héros de la gymnastique, etc. etc. il est difficile de croire avec ses admirateurs, qu’il tiroit à balle franche sur une balle lancée en l’air, et l’atteignoit.

Selon le voyageur Arndt, ce nouvel Alcibiade étoit le plus beau, le plus fort, le plus aimable de ses contemporains ; d’ailleurs

  1. V. Rapport sur les troubles de Saint-Domingue, par Garran, 4 vol. in-8o, Paris an 6 (v. st. 1798), t. II, p. 63 et suiv. p. 73.