Page:Grégoire - De la littérature des nègres.djvu/115

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généreux, bon citoyen, bon ami[1]. Tout ce qu’on appelle gens du bon ton, c’est-à-dire, gens frivoles, le regardoient comme un homme accompli ; c’étoit l’idole des sociétés d’agrémens. Lorsqu’il tira avec la chevalière d’Éon, ce fut presque une affaire d’État, parce qu’alors l’État étoit nul pour le public. Quand Saint-George, cité comme la plus forte épée connue, devoit faire des armes ou de la musique, la gazette l’annonçoit aux oisifs de la capitale. Son archet, son fleuret faisoient accourir tout Paris. Ainsi autrefois on affluoit à Séville quand la confrérie des Nègres, qui n’a pas été détruite, mais qui n’existe plus faute de sujets, formoit, à certains jours de fêtes, de brillantes cavalcades où ils faisoient des évolutions et des tours d’adresse[2].

Je ne crois pas, comme Malherbe, qu’un

  1. V. Bruch-Stücke einer reise durch Frankreich im frühling und sommer 1799, von Ernst Moritz Arndt, 3 vol. in-8o, Leipzi 1802, t. II, p. 36 et 37.
  2. Note communiquée par mon ami de Lasteyrie, qui a fait en Espagne plusieurs voyages scientifiques dont on attend l’impression, et qui justifieront les espérances du public.