Aller au contenu

Page:Grégoire - De la littérature des nègres.djvu/116

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

bon joueur de quilles vaille autant qu’un bon poëte ; mais tous les talens aimables valent-ils un talent utile ? Quel dommage qu’on n’ait pas dirigé les heureuses dispositions de Saint-George vers un but qui lui eût mérité l’estime et la reconnoissance de ses concitoyens ! Hâtons-nous cependant de rappeler, qu’enrôlé sous les drapeaux de la république, il servit dans les armées françaises.

Il étoit Mulâtre cet Alexandre Dumas, qui avec quatre cavaliers attaqua, près de Lille, un poste de cinquante Autrichiens, en tua six, et fit seize prisonniers. Longtemps il commanda une légion à cheval, composée de Noirs et de sang-mêlés, qui étoient la terreur des ennemis… À l’armée des Alpes, il monta au pas de charge le Saint-Bernard, hérissé de redoutes, s’empara des canons qu’il dirigea sur le champ contre l’ennemi. D’autres déjà ont raconté les exploits qui l’ont signalé en Europe et en Afrique, car il fut de l’expédition d’Égypte. À son retour, il eut le malheur de tomber entre les mains du gouvernement napolitain, qui, pendant deux ans, le retint dans les fers avec Dolomieu. Alexandre Dumas, gé-