Page:Grégoire - De la littérature des nègres.djvu/124

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jamais ouï dire qu’ils ayent violé la capitulation, ces hommes contre lesquels on ordonnoit des battues comme on en fait contre les loups ?

En 1718, lorsqu’on étoit en pleine paix avec les Caraïbes noirs de Saint-Vincent, qui sont connus pour être braves jusqu’à la témérité, et plus actifs, plus industrieux que les Caraïbes rouges, on dirigea contre ceux de la Martinique une expédition injuste, et qui échoua : au lieu de s’irriter, l’année suivante ils eurent l’indulgence d’acquiescer à la paix ; ces traits, dit Chanvalon, ne se lisent pas dans l’histoire des nations civilisées[1].

En 1726, les Marrons de Surinam, que la férocité des colons avoit portés au désespoir, conquirent leur liberté, et forcèrent leurs oppresseurs à traiter avec eux de peuple à peuple ; ils observèrent religieusement les conventions. Les colons méritent-ils le même éloge ? Après de nouvelles querelles, ceux-ci voulant négocier la paix, demandent

  1. V. Voyage à la Martinique, par Chanvalon, in-4o, p. 39 et suiv.