Page:Grégoire - De la littérature des nègres.djvu/125

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une conférence aux Nègres, qui l’accordent, et stipulent pour préliminaire, qu’on leur enverra, parmi beaucoup d’objets utiles, de bonnes armes à feu et des munitions. Deux commissaires hollandais partent avec leur escorte, et se rendent au camp des Nègres : le capitaine Boston, qui les commandoit, s’aperçoit que les commissaires n’apportent que des bagatelles, des ciseaux, des peignes, de petits miroirs, mais point d’armes à feu, ni de poudre ; d’une voix de tonnerre il leur dit : Les Européens pensent-ils que les Nègres n’ont besoin que de peignes et de miroirs ? un seul de ces meubles nous suffit à tous ; au lieu qu’un seul baril de poudre offert par les Hollandais, eût prouvé la confiance qu’on avoit en nous.

Les Nègres cependant, loin de céder au sentiment d’une légitime indignation contre un gouvernement qui manquoit à ses engagemens, lui accordent une année pour délibérer et choisir la paix ou la guerre. Ils fêtent de leur mieux les commissaires, leur prodiguent une bienveillance hospitalière, et les renvoient en leur rappelant, que les colons de Surinam étoient eux-mêmes les ar-