Page:Grégoire - De la littérature des nègres.djvu/150

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

en l’air. Enfin, les ennemis restent vainqueurs, et décidément il est leur proie. Son maître l’échange contre un beau cheval, qu’un autre Nègre lui donne, et l’on mène l’enfant vers la place d’embarquement. Il y trouve beaucoup de ses compatriotes, tous comme lui prisonniers, tous condamnés à l’esclavage ; ils le reconnoissent avec douleur, mais ils ne peuvent rien pour lui ; on leur défend même de lui parler.

Les prisonniers, conduits sur de petits bâtimens, ayant atteint le rivage de la mer, Mmadi-Maké voyoit avec étonnement de grandes maisons flottantes, dont l’une le reçut avec son troisième maître ; il présume que c’étoit un navire espagnol. Après avoir essuyé une tempête, ils débarquent sur une côte, et le maître promet à l’enfant de le conduire à sa mère. Celui-ci enchanté vit promptement évanouir son espérance, en trouvant, au lieu de sa mère, l’épouse de son maître, qui le reçut d’ailleurs très-bien, lui fit des caresses, et le traita avec beaucoup de bonté : le mari lui donna le nom d’André, lui ordonna de conduire les chameaux aux pâturages, et de les garder.