Page:Grégoire - De la littérature des nègres.djvu/160

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traits, et la noblesse de sa figure, formoient par leur beauté un contraste avec les idées défavorables qu’on a communément de la physionomie des Nègres ; une souplesse extraordinaire dans tous les exercices du corps, donnoit à son maintien, à ses mouvemens de la grâce et de la légéreté : à toute la délicatesse de la vertu unissant un jugement sain, relevé par des connoissances étendues et solides, il possédoit six langues, l’italien, le français, l’allemand, le latin, le bohémien, l’anglais, et parloit surtout avec pureté les trois premières.

Comme tous ses compatriotes, il étoit né avec un caractère impétueux ; sa sérénité inaltérable et sa douceur, étoient conséquemment d’autant plus respectables, qu’elles étoient le fruit de combats difficiles, et de beaucoup de victoires remportées sur lui-même. Il ne lui échappoit jamais, même quand on l’avoit irrité, aucune expression inconvenante. Angelo étoit pieux sans être superstitieux ; il observoit exactement tous les préceptes de la religion, et ne croyoit pas qu’il fût au-dessous de lui, de donner en cela l’exemple à sa famille. Sa parole, et ce