Page:Grégoire - De la littérature des nègres.djvu/159

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un âge avancé, tantôt pour ses propres affaires, tantôt pour celles des autres, estimé et aimé partout : on se rappeloit ses actes de complaisance, et les bienfaits qu’il avoit répandus, à des époques déjà très-éloignées. Les circonstances l’ayant conduit à Milan, feu l’archiduc Ferdinand, qui en étoit gouverneur, le combla d’amitiés.

Il a joui, jusque vers la fin de sa carrière, d’une santé robuste ; son extérieur présentoit à peine quelques symptômes de vieillesse, ce qui occasionnoit des bévues et des disputes amicales ; car souvent des personnes qui ne l’avoient pas vu depuis vingt ou trente ans, le prenoient pour son propre fils, et le traitoient d’après cette erreur.

Attaqué d’un coup d’apoplexie dans la rue, à l’âge de soixante et quinze ans, on s’empressa de lui donner des secours qui furent inefficaces. Il mourut le 21 novembre 1796, regretté de tous ses amis, qui ne peuvent penser à lui sans attendrissement, et sans verser des larmes. L’estime de tous les hommes de bien l’a suivi dans le tombeau.

Angelo étoit d’une stature moyenne, svelte et bien proportionnée ; la régularité de ses