Page:Grégoire - De la littérature des nègres.djvu/167

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

loppement de toutes les facultés intellectuelles, de tous les talens, sans laisser germer cette corruption que les arts d’agrémens traînent, je ne dis pas inévitablement, mais constamment à leur suite.

Quoi qu’il en soit, en nous bornant à l’acception que présente l’idée de sociabilité, c’est-à-dire, d’aptitude à vivre avec les hommes en rapport de services mutuels ; l’idée d’un état policé qui a une forme constituée de gouvernement et de religion, un pacte conservateur des personnes, des propriétés, et qui place sous la sauvegarde des loix, ou des usages ayant force de loi, l’exercice des travaux agricoles, industriels et commerciaux ; qui pourroit disputer à plusieurs peuples noirs la qualité de civilisés ? Seroit-ce à ceux dont parle Léon l’Africain qui, dans les montagnes, ont quelque chose de sauvage, mais qui, dans les plaines, ont bâti des villes où ils cultivent les sciences et les arts ? Une relation insérée dans la collection de Prevôt, les dépeint comme plus avancés que beaucoup de nations européennes[1].

  1. V. Prevot, t. IV, p. 283.