Bosman, qui trouva le pays d’Agonna très-bien gouverné par une femme[1], s’enthousiasme à l’aspect de celui de Juida, du nombre des villes, de leurs mœurs, de leur industrie. Plus d’un siècle après, son récit a été confirmé par Pruneau-de-Pomme-Gouje, qui exalte l’intrépidité et l’habilité des Judaïques[2]. Les détails de la vie présentent chez eux une complication d’étiquettes et de civilités plus étendues qu’à la Chine ; la supériorité de rang y a bien, comme partout, ses prétentions orgueilleuses, mais les personnes d’égale condition qui se rencontrent, s’agenouillent et se bénissent[3]. Sans approuver ce cérémonial minutieux, il faut cependant y reconnoître les traits d’une nation qui a franchi la barbarie.
Deniau, consul français, qui a résidé treize ans à Juida, m’assuroit que le gouvernement de cette contrée peut rivaliser, en astuces diplomatiques, avec ceux d’Europe, qui ont