Page:Grégoire - De la littérature des nègres.djvu/224

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en est le fondateur ; par là même n’ont-ils pas prouvé qu’ils en étoient indignes ?

Derham (Jacques), esclave à Philadelphie, fut cédé par son maître à un médecin qui l’employa à préparer des drogues. Pendant la guerre d’Amérique, il fut vendu par le médecin à un chirurgien, et par ce dernier au docteur Robert Dove, de la Nouvelle Orléans. Derham, qui n’avoit pas été baptisé, a voulu l’être, et s’est agrégé à l’église anglicane. Il parle avec grâce l’anglais, le français, l’espagnol. En 1788, à l’âge de vingt-six ans, il est devenu le médecin le plus distingué de la Nouvelle Orléans. « J’ai conversé avec lui sur la médecine, dit le docteur Rush, je l’ai trouvé très-instruit. Je croyois pouvoir lui donner des renseignemens sur le traitement des maladies, mais j’en ai plus appris de lui qu’il ne pouvoit en attendre de moi ». La société pensylvanienne, établie en faveur des Nègres, crut devoir, en 1789, publier ces faits, rapportés également par Dickson[1]. On trouve dans la

  1. P. 184.