Page:Grégoire - De la littérature des nègres.djvu/229

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« Les puissances européennes auroient dû s’unir, dit-il, pour abolir ce commerce infernal, et ce sont elles qui ont porté la désolation en Afrique ; elles déclament contre les Algériens, elles maudissent les barbaresques qui habitent un coin de cette partie du globe, où de féroces Européens vont acheter et enlever des hommes pour les torturer ; et ce sont des nations soi-disant chrétiennes, qui s’avilissent au rôle de bourreaux. Votre conduite, ajoute Othello, comparée à vos principes, n’est-elle pas une ironie sacrilége ? Osez parler de civilisation et d’Évangile, c’est prononcer votre anathème. La supériorité du pouvoir ne produit en vous qu’une supériorité de brutalité, de barbarie ; la foiblesse, qui appelle la protection, semble y provoquer votre inhumanité ; vos beaux systèmes politiques sont souillés par des outrages à la nature humaine et à la majesté divine.

» Quand l’Amérique s’est insurgée contre l’Angleterre, elle a déclaré que tous les hommes ont les mêmes droits. Après avoir manifesté sa haine contre les tyrans, au-