Page:Grégoire - De la littérature des nègres.djvu/244

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le séjour de l’éternelle félicité ; mais toujours présent à mes souvenirs, soit que la nuit invite la terre au repos, soit qu’elle fuye au retour de la lumière, ils accusent le trépas et t’appellent dans ma couche solitaire. Quand naîtra le jour qui doit renouer pour nous les liens de l’hymen ? Contristée par ce crêpe funèbre qui entoure l’asile consacré par toi à la piété et à l’étude, mon ame s’évanouit en voyant des torrens de pleurs ruisseler des yeux de ces enfans, les gages de notre tendresse. Quand, déchiré par la dent sanguinaire du loup, le berger a péri, ses brebis égarées réclament en vain leur conducteur, et font retentir les airs de bêlemens plain-

    Transtulit ad lætas æthereasque domos,
    Sed quoties maudo placidæ mea membra quieti,
    Sive dies veniat, sum memor usque tui.
    Te thalamus noster raptum mihi funere poscit.
    Quis renovet nobis fœdera rupta dies ?
    En tua sacra deo sedes studiisque dicata,
    Te propter, mæsti signa doloris habet.
    Quod magis, effusas, veluti de flumine pleno,
    Dant lacrymas nostri pignora cara toti.
    Dentibus ut misere fido pastore lupinis
    Conscisso tenerae disjiciuntur oves,
    Aeraque horrendis, feriunt balatibus altum,
    Dum scissum adspiciunt voce cientque ducem :