Page:Grégoire - De la littérature des nègres.djvu/255

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

bitude d’en adresser aux nouveaux gouverneurs. Celle qu’il fit pour Haldane est insérée dans Édouard Long, qui l’a critiquée plus que sévèrement, quoique lui-même ait cru devoir la traduire, ou plutôt la paraphraser en vers anglais. Williams ayant donné à sa muse l’épithète de Nigerrima, l’historien se permet de fades plaisanteries sur cette nouvelle venue dans la famille des neuf sœurs, et l’appelle Madame Éthiopissa. Parce qu’il y a trois ou quatre demi-vers de réminiscence ou d’imitation dans la pièce, il reproche à l’auteur comme plagiat, non des idées, mais l’emploi de certaines expressions, attendu qu’on les trouve dans les bons poëtes ; et comme on les trouve également dans les dictionnaires, c’est l’inculper de faire des vers latins avec des mots latins. C’est ainsi que Lauder, si bien réfuté par le savant évêque de Salisbury, Douglas, accusoit Milton d’avoir pillé les modernes.

Édouard Long reproche encore à Williams de flatter bassement le nouveau gouverneur, en le comparant aux héros de l’antiquité. Cette accusation est mieux fondée ; malheureusement elle frappe sur la presque