Page:Grégoire - De la littérature des nègres.djvu/261

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

auspices de la célèbre Angleterre ; cette île, tant que tu vivras, n’aura pas à pleurer la perte d’un père. Puisse, sous ton gouvernement, la divinité tutélaire de notre contrée la conserver à jamais florissante !

Vassa. Olaudad Equiano, plus connu sous le nom de Gustave Vassa, naquit, en 1754, à Essaka, charmante et fertile vallée à grande distance de la côte et de la capitale du Bénin, dont elle est censée faire partie, quoiqu’elle se gouverne d’une manière à peu près indépendante, sous l’autorité de quelques anciens ou chefs, du nombre desquels étoit son père.

À l’âge de onze ans, Vassa fut enlevé avec sa sœur par des voleurs d’enfans, pour être traîné en esclavage ; bientôt les barbares lui ravirent encore la consolation de mêler ses larmes à celles de sa sœur ; séparé d’elle à jamais il fut jeté dans un bâtiment négrier, et après une traversée dont il raconte les

    Insula, te salvo non dolitura patre.
    Hoc precor ô nullo videant te fine regentem
    Florentes populos, terra, deique locus !