Page:Grégoire - De la littérature des nègres.djvu/263

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

économie, il commença avec trois pences (environ 6 sols), un très-petit commerce qui lui réussit assez pour amasser un pécule modique, malgré les avaries multipliées que lui causa la friponnerie des Blancs. Enfin, en 1781, échappé aux dangers de la mer où plusieurs fois il avoit fait naufrage ; échappé aux cruautés de ses maîtres, dont un à Savannah faillit l’assassiner ; après trente ans d’une vie errante et orageuse, Vassa, rendu à la liberté, vint se fixer à Londres, s’y maria, et publia ses mémoires[1], réimprimés dans les deux Mondes, et dont la neuvième édition est de 1794. Les témoignages les plus honorables qui l’accompagnent, attestent que lui-même les a rédigés. Cette précaution est utile contre une classe d’individus toujours disposés à calomnier les Nègres, pour atténuer le crime de leurs oppresseurs.

L’ouvrage est écrit avec la naïveté, j’ai presque dit la crudité de caractère d’un

  1. The interesting narrative of the life of Olaudah Equiano, or Gustavus Vassa, the African, written by himself, 9e édition, in-8o, London 1794, avec le portrait de l’auteur.