Page:Grégoire - De la littérature des nègres.djvu/41

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je m’empresse de rendre hommage aux talens et à la loyauté des docteurs Gall et Osiander ; mais les hommes les plus éminens peuvent se fourvoyer dans les hypothèses, ou tirer d’observations justes des conséquences exagérées. Par exemple, personne ne contestera au président de l’académie des arts de Londres, d’être un grand peintre ; mais comment s’y prendroit West pour prouver son opinion, que la physionomie des Juifs les rapproche de celle des chèvres[1]. Est-il facile de déterminer les formes nationales, quand dans tous les pays on voit des variétés notables, même de village à village ? je l’ai remarqué surtout dans les Vosges, comme Olivier dans la Perse ; Lopez a vu des Nègres à cheveux rouges, au Congo[2].

Admettons néanmoins que chaque peuple a un caractère spécifique, qui se reproduit jusqu’à ce que le mélange éventuel l’altère ou l’efface. Qui pourroit fixer le laps de temps nécessaire pour détruire l’influence de ces diversités transmises héréditairement, et

  1. V. p. 20, de Chardel.
  2. V. Relazione del reame di Congo, p. 6.