Page:Grégoire - De la littérature des nègres.djvu/42

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qui sont le produit du climat, de l’éducation, du régime diététique, des habitudes ? La nature est diversifiée dans ses détails à tel point, que quelquefois les yeux les plus exercés seroient tentés de rapporter à des espèces différences des plantes congénères. Cependant elle admet peu de types primitifs, et dans les trois règnes, la puissance féconde de l’Éternel en fait jaillir une foule de variétés qui font l’ornement et la richesse du globe.

Blumenbach croit que les Européens dégénèrent par un long séjour dans les deux Indes et en Afrique. Somering n’ose décider si la race primitive de l’homme, en quelque coin de la terre qu’on place son berceau, s’est perfectionnée en Europe, si elle s’est altérée en Nigritie, attendu que pour la force et l’adresse, la conformation des Nègres relativement à leur climat, est aussi accomplie, et peut-être plus que celle des Européens. Ils surpassent les Blancs par la finesse exquise de leurs sens, surtout de l’odorat. Cet avantage leur est commun avec tous les peuples à qui le besoin en prescrit un fréquent exercice ; tels sont les indigènes de l’Amérique du nord ; tels les Nègres marrons de la