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soutient que la blanche seule est cultivée, que jamais on ne vit un Noir distingué par ses actions et ses lumières. Son traducteur, ensuite Estwick[1] et Chatelux ont répété la même assertion. Barré-Saint-Venant, pense que si la nature permet aux Nègres quelques combinaisons qui les élèvent au-dessus des autres animaux, elle leur interdit les impressions profondes et l’exercice continu de l’esprit, du génie et de la raison[2].

Il est fâcheux de trouver le même préjugé chez un homme dont le nom ne se prononce parmi nous qu’avec une estime profonde, et un respect mérité ; c’est Jefferson dans ses Observations sur la Virginie[3]. Pour étayer son opinion, il ne suffisoit pas de ravaler le talent de deux écrivains nègres ; il falloit établir par les raisonnemens et des

  1. Considerations on the Negroe cause, par Estwick.
  2. V. Des colonies sous la zone torride, particulièrement celle de Saint-Domingue, par Barré-Saint-Venant, in-8o, Paris 1802, c. iv.
  3. V. Notes on the State of Virginia, etc., by Jefferson, in-8o, London 1787.