Page:Grégoire - De la littérature des nègres.djvu/54

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doient des Arabes, et qui, ayant envahi l’Espagne, furent la nation la plus éclairée du moyen âge.

Au reste, Jefferson lui-même fournit des armes pour le combattre dans sa réponse à Raynal, qui reprochoit à l’Amérique de n’avoir pas encore produit des hommes célèbres. Quand nous aurons existé, dit le savant Américain, en corps de nation aussi long-temps que les Grecs, avant d’avoir un Homère, les Romains un Virgile, les Français un Racine, on sera en droit de montrer de l’étonnement : de même pouvons-nous dire, quand les Nègres auront existé dans l’état de civilisation aussi long-temps que les habitans des États-Unis, avant de produire des hommes tels que Franklin, Rittenhouse, Jefferson, Madison, Washington, Monroë, Waren, Rush, Barlow, Mitchil, Rumford, Barton, le Virginien, qui a fait l’English Spy, l’auteur de l’adresse aux armées à la fin de la guerre de la révolution, qu’on a surnommé le Junius Américain, etc., etc., et trente autres que je pourrois citer[1], on aura quel-

  1. L’aurore des beaux arts en Amérique s’annonce