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au trésor public[1]. Dans la Caroline du sud l’amende est plus forte, elle est de 50 liv. ; mais un journal américain nous apprend que ce crime y est absolument impuni, puisque l’amende n’est jamais payée[2].

Si l’existence des esclaves est à peu près sans garantie, leur pudeur est livrée sans réserve à tous les attentats de la brutale lubricité. John Newton, qui, après avoir été employé neuf ans à la traite, est devenu ministre anglican, fait frissonner les âmes honnêtes, en déplorant les outrages faits aux Négresses, « quoique souvent on admire en elles des traits de modestie et de délicatesse dont une Anglaise vertueuse pourroit s’honorer[3] ».

Tandis que dans les colonies françaises, anglaises et hollandaises, la loi ou l’opinion repoussoit les mariages mixtes à tel point, que les blancs qui en contractoient étoient

  1. V. Remarks on the slave trade, in-4o, 1788, p. 125.
  2. V. The Litterary magazine and american register, in-8o, Philadelphie 1803, p. 36.
  3. V. Thoughts upon slavery, p. 20 et suiv.