Page:Grégoire - De la littérature des nègres.djvu/77

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tre la justice, sont-ils exécutés ? Dallas, qui les cite, confesse que dans la pratique il reste à faire beaucoup d’améliorations[1]. Cet aveu laisse à douter si ces déterminations récentes sont autre chose qu’une dérision législative pour fermer la bouche aux réclamations des philanthropes ; car les Blancs font toujours cause commune contre tout ce qui n’est pas de leur couleur. D’ailleurs la cupidité trouvera mille moyens d’éluder la loi. Il en est de même aux États-Unis, où, malgré la prohibition de la traite, des marchands négriers vont charger à la côte d’Afrique des cargaisons de Noirs qu’ils vendent dans les colonies espagnoles. Ils viendroient même ou relâcher, ou vendre dans les ports de l’Union, s’ils ne redoutoient la vigilance inflexible de ces estimables Quakers, toujours prêts à dénoncer aux magistrats des infractions attentatoires à la loi et aux principes de la nature.

Aux Barbades, comme à Surinam, celui qui volontairement et par cruauté, tue un esclave, s’acquitte en payant 15 liv. sterl.

  1. V. Dallas, t. II, p. 416.