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ces distinctes de celles des Blancs, et même séparément admis à la participation eucharistique, les pasteurs sont criminels d’avoir toléré un usage si opposé à l’esprit de la religion. C’est à l’église surtout, dit Paley, que le pauvre relève son front humilié, et que le riche le regarde avec respect ; c’est là qu’au nom du ciel, le ministre des autels rappelle tous ses auditeurs à l’égalité primitive, devant un Dieu qui déclare ne faire acception de personne[1]. Là, retentit l’oracle céleste qui ordonne de faire pour les autres ce que nous désirons pour nous mêmes[2].

À la religion chrétienne seule est due la gloire d’avoir mis le foible à l’abri du fort. Elle établit au quatrième siècle le premier hôpital en Occident[3] ; elle a travaillé per-

  1. II. Paral. xix, 7. Eccles. xx, 24. Rom. ii, 11. Eph. vi, 9. Coloss. iii, 25. Jacob. ii, 1. I. Petri, i, 13.
  2. Math. vii, 12.
  3. V. Mémoire sur différens sujets de littérature, par Mongez, Paris 1780, p. 14 ; et Commentatio de vi quam religio christiana habuit, par Paetz, in-4o, Gottingue 1799, p. 112 et suiv.