Page:Grégoire - De la littérature des nègres.djvu/92

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sévéramment à consoler les malheureux, quels que fussent leur pays, leur couleur, leur religion. La parabole du Samaritain imprime aux persécuteurs le sceau de la réprobation[1] ; c’est l’anathème lancé à jamais contre quiconque voudroit exclure du cercle de la charité un seul individu de l’espèce humaine.

J’appelle l’attention du lecteur sur des vérités de fait, attestées par l’histoire ; c’est que le despotisme a communément l’impiété pour compagne ; les défenseurs de l’esclavage

  1. Les colons et leurs amis sont dans l’usage de répéter sans cesse les mêmes accusations, dont on a démontré, sans réplique, l’imposture. Ainsi Dupont, auteur d’un Voyage à la Terre-Ferme (t. I, p. 308) ; et Bryan-Edwards (the History civil and commercial of the British colonies, etc., London 1801, t. II, p. 44), répètent que Las-Casas, évêque de Chiappa, a usurpé l’honneur de la célébrité, et voté pour l’esclavage des Nègres. Il y a six ans que j’ai détruit cette calomnie ; mon Apologie de Las-Casas est imprimée dans les Mémoires de l’Institut national, classe des sciences morales et politiques, t. IV, p. 45 et suiv. J’y renvoie l’accusateur, en l’invitant à y répondre ? L’amour du Voyage à la Louisiane, B. D., vient de reproduire la même imposture. V. p. 105 et suiv.