Page:Grégoire - De la littérature des nègres.djvu/97

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noir, mais Dieu a voulu que des miracles attestassent la candeur de son ame[1]. Les historiens célèbrent en lui, cet assemblage de vertus éminentes qui, contentes d’avoir Dieu seul pour témoin, se dérobent dans l’obscurité aux yeux des hommes, car elles sont silencieuses : le vice seul est bruyant, et communément un grand forfait cause plus de sensation dans le monde que mille bonnes actions. Quelquefois, cependant, soit édification, soit curiosité, les hommes tâchent de déchirer le voile modeste dont elles s’enveloppent, et c’est par là que Benoît le Maure ou le saint Noir, est échappé à l’oubli ; il décéda à Palerme, en 1589, où son corps et sa mémoire sont révérés. Ce culte, autorisé par le pape, en 1610, et plus particulièrement en 1743, par un décret de lacongrégation des rites, qu’on peut lire dans Joseph-Marie d’Ancona, continuateur de Wading[2], obtiendra bientôt plus de solen-

  1. V. Sicilia sacra, etc., auctore don. Roccho Pirro, edit. 3 ; studio Anton. Mongitores, 2 vol, in-fol., Panormi 1733, t. I, p. 207.
  2. Annales Minorum, etc., continuati à F. Jo.