Page:Grégoire - De la littérature des nègres.djvu/96

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ne lira pas sans attendrissement les décisions rendues contre l’esclavage des Nègres, par le collége des cardinaux[1] et par la Sorbonne[2]. Dans son calendrier l’Église catholique a inséré plusieurs Noirs. S. Elesbaan, que les Nègres des dominations espagnoles et portugaises ont adopté pour patron. Sous la date du 27 octobre, on peut lire sa vie dans Baillet, connu par la sévérité de sa critique ; mais nous donnerons quelques détails sur un autre Noir, dont il n’a pas parlé ; c’est un frère lai, de l’ordre des Récollets.

Benoît de Palerme, nommé également Benoît de sainte Philadelphie ou de santo Fratello ; Benoît le Maure et le saint Noir, étoit fils d’une Négresse esclave, et Nègre lui-même. Roccho Pirro, auteur de la Sicilia sacra, le caractérise en disant : « Nigro quidem corpore sed candore animi præclarissimus quem et miraculis Deus contestatum esse voluit ». Son corps étoit

  1. V. Dans la collection des Voyages d’Astley, t. II, p. 154 ; et Benezet, p. 50, etc.
  2. V. Labat, t. IV, p. 120.