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Page:Grégoire - Lettre aux philantropes sur les malheurs, les droits et les réclamations des gens de couleur de Saint Domingue et des autres îles françoises de l'Amérique.djvu/16

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<ks agens secrets n’ourdissent pas la trame qui doit amener une ruprure éclatante , dont ensuite ils rejetteront perfidement l’odieux sur les défenseurs de l’humanité. C’est ici le cas de relever une fourberie , dont la honte appartiendra à qui de droit. L’assemblée provinciale du Nord envoie une adresse à l’assemblée nationale : j’en ai diverses éditions , faites, les unes à Saint-Domingue, les autres en France. Quel est le faussaire qui , dans les édi-* tions faites en France , a retranché divers passages , dont l’effet infaillible eût été de révolter les patriotes ? En voici quelques citations : « A Dieu ne plaise que nous entendions »- vous dénoncer nos frères et nos défenseurs ( Us membres » de l’assemblée de Saint-Marc ) ; nous rendons justice à leurs a> vues , nous les partageons. .... Ils ne peuveut avoir 03 en vue que le bien de la colonie. — Mais avant d’entamer le nouveau pacte, qui doit lier à jamais Saint-Domingue a la France , etc. » Et le mot pacte, qui annonceroit. des provinces fédérées , est répété en divers autres passages également supprimés. Mais je prie le lecteur de s’arrêter sur celui-ci , qui est important : « si ia division » subsiste, elle peut mener à une guerre intestine ; si =3 l’assemblée générale propage des idées qui ne sont » absolument étrangères à aucun individu , la réunion » peut entraîner une scission absolue avec la France , qui >> ne sera que trop sûrement soutenue». Et c’est pourtant à cette assemblée , qui a tenu un langage si séditieux , qu’on a fait voter des remercimens par l’assemblée nationale ^ qu’elle outraaeoit 1

Puissé-je être faux prophète 1 Mais si mes frayeurs étoient justifiées par l’événement , je n’aurois point a me reprocher de n’avoir pas appelé l’attention sur ces considérations