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SUZANNE NORMIS.

vaise humeur qui est cause de tout cela ; il ne veut pas que je te raconte… Mais sois tranquille, tout est très-bien, je suis heureuse.

Elle me câlinait, et posait en souriant sa tête sur mon épaule ; malgré le souci qui s’était emparé de moi, je ne pus résister à la grâce de ses caresses, je souris aussi, et mon gendre en entrant nous trouva rayonnants. Son air grognon avait aussi disparu, il souriait avec la grâce parfaite du temps passé, et nous avions tous les trois l’air de nager dans la béatitude.

— J’ai réfléchi, ma chère, dit-il à Suzanne. Ces visites peuvent se remettre, si vous le désirez ; allez avec votre père.

Suzanne disparut et revint en un clin d’œil avec ses gants et son chapeau.

— J’espère, lui dit à demi-voix son mari au moment où nous sortions, j’espère que vous me tiendrez compte de ma bonne grâce ?

Elle ne répondit pas et se hâta de monter en voiture.

— Qu’est-ce que tout cela veut dire ? demandai-je quand nous fûmes en route.

Elle sourit de son air embarrassé et ne répondit rien. Comme j’insistais :

— Tiens, père, dit-elle, n’allons pas au