— Alors on peut faire encore de la musique ? demanda Maurice d’une voix particulièrement moelleuse.
— Oui… mais pas les jours maigres, c’est aujourd’hui vendredi.
Elle se mit à broder avec une application qui me rappela le temps où elle apprenait son catéchisme. La conversation reprit ; Pierre nous apporta le thé, et nous passâmes une heure délicieuse.
— À propos, dis-je soudain, retombant dans la réalité, où est ton mari ?
— Au club, répondit tranquillement Suzanne.
— Est-ce qu’il y va souvent, au club ?
— Tous les soirs.
— Et comment es-tu venue ?
— En voiture.
— De remise ?
— De place, numéro 2,884, lanternes rouges, un brave homme de cocher.
— Tu ne devrais pas sortir seule le soir…, fis-je d’un ton mécontent.
— Oh ! père, dit Suzanne en levant sur moi ses beaux yeux caressants, si tu me refuses cela, que me restera-t-il ?