— La dot de madame de Lincy ne court aucun danger, me répondit évasivement mon conseiller.
— Fort bien ; mais il n’en appert pas moins que M. de Lincy a des dettes probablement considérables ; sa terre patrimoniale a été vendue six semaines après son mariage, vous le savez. Donc, il vit actuellement des vingt-cinq mille francs de rente que lui a apportés ma fille ; à moins qu’il n’ait d’autres ressources que j’ignore…
Le notaire fit un signe négatif ; je continuai :
— Il doit être criblé de dettes nouvelles, car il avait besoin avant-hier de dix mille francs que ma fille m’a demandés pour lui.
— Vous avez refusé, j’espère ? dit mon interlocuteur.
— J’ai accédé, et ma fille lui a remit cette somme de la main à la main.
Mon notaire se leva et fit deux son cabinet :
— Permettez-moi, mon cher client, de vous dire que cette conduite n’est basée sur aucun raisonnement. Si vous donnez ainsi de l’argent, sans reçu, à la première réquisition, vous laissez s’organiser contre vous une exploitation régulière !
Je fis un signe d’assentiment.