— C’est absurde !
— Oui, d’accord ; mais si c’est à ce prix seulement que je puis obtenir le repos de ma fille, je n’ai pas à hésiter.
— Mais, cher monsieur, c’est du chantage, alors !
— Parfaitement.
Le notaire fit encore deux ou trois tours :
— Et ensuite ? dit-il en s’arrêtant devant moi.
— Ensuite ? Que voulez-vous que je vous dise ? Le roi, l’âne ou moi, nous mourrons, comme dit le fabliau ; mais moi, vivant, je ne puis souffrir que ma fille soit malheureuse quand je puis acheter sa tranquillité à poids d’or.
— Et quand vous serez entièrement dépouillé ?
— Sans doute alors il me laissera l’emmener quelque part où nous achèverons de vivre en paix, pauvres, mais heureux d’être ensemble.
— C’est de l’aliénation mentale ! s’écria le digne homme. Je ne puis permettre à mes clients de dissiper ainsi leur fortune. Faites prononcer une séparation !
— Ce moyen me répugne, repris-je, mais en dernier recours…