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Page:Gréville - Suzanne Normis, roman d'un père, 1877.djvu/271

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ROMAN D’UN PÈRE.

Il tira de sa poche une vieille clef tordue, usée, à peu près aussi efficace pour ouvrir une serrure que la première bûchette venue.

— Je ne comprends pas, dis-je bouleversé, comment cette maison…

— Oh ! je comprends bien, moi, s’écria gaiement Vernex. Il y a de la Normandie là-dessous. Quand j’ai signé le bail, il y a deux ans, j’avais l’intention de revenir le printemps suivant, et puis… je vous dirai une autre fois pourquoi je ne suis pas revenu, fit-il avec une nuance d’embarras ; le fait est que je ne suis pas revenu, je n’ai cependant pas cessé de payer fidèlement mon loyer d’avance à la Saint-Michel. Mais en ne me voyant pas venir cette année plus que l’autre, les braves gens ont imaginé de tirer deux moutures du même sac, et ils vous ont loué ma maison. C’est d’une simplicité charmante.

— Je suis désolé, commençai-je ; nous allons quitter…

— Du tout, du tout, interrompit Vernex ; la terre est au premier occupant ; je suis venu trop tard. Tant pis pour moi. Mais si vous m’avez pris ma maison, où vais-je loger, moi ? il faudra que j’implore une grange… Ah ! fit-il joyeusement, on m’avait bien dit qu’il y avait des Pari-